L’Ifremer révèle une réalité alarmante sur les étals français
L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) a publié, ce mardi 13 février, un rapport inquiétant concernant l'origine des poissons vendus sur les étals français. Sur les 347 000 tonnes de poissons débarqués en France en 2022, seules 56 % sont issues de la pêche durable, tandis que 20 % proviennent encore de la surpêche.
Un retard important dans la lutte contre la surpêche
Selon le rapport de l'Ifremer, la France accuse un retard de deux ans dans la mise en place de mesures efficaces contre la surpêche. Cette situation préoccupante met en lumière la nécessité d'agir rapidement pour protéger l'environnement marin et préserver les ressources halieutiques du pays.
Les consommateurs face à une offre non durable
La présence importante de poissons non issus de la pêche durable dans les étals français soulève également des questions au sujet des choix offerts aux consommateurs. Ces derniers se trouvent ainsi confrontés à des produits dont la provenance et les méthodes de pêche posent problème, sans toujours avoir les moyens ou l'information nécessaire pour faire des choix éclairés.
Des initiatives pour favoriser la consommation responsable
Face à ce constat, plusieurs initiatives ont vu le jour pour encourager les consommateurs à opter pour des produits issus de la pêche durable et responsable. Parmi elles, on peut mentionner :
- Les labels indépendants tel que MSC (Marine Stewardship Council) qui certifient un poisson issu de la pêche durable.
- Les applications mobiles permettant aux consommateurs d'identifier les espèces de poissons responsables et les points de vente proposant ces produits.
- La mise en place de campagnes de sensibilisation auprès du grand public pour les inciter à consommer du poisson de manière plus responsable.
- Des actions menées par certaines grandes surfaces pour privilégier l'approvisionnement en poissons issus de la pêche durable.
Le secteur de la pêche face à une nécessaire transition écologique
Au-delà de l'impact sur les consommateurs, la question de la durabilité de la pêche représente également un enjeu crucial pour l'ensemble du secteur. Les professionnels doivent ainsi s'adapter aux exigences environnementales sans pour autant mettre en péril leur activité économique.
Un soutien insuffisant de la part des pouvoirs publics ?
Malgré l'existence de dispositifs de soutien mis en place par les pouvoirs publics, comme le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP), certains acteurs de la filière estiment que ces aides sont insuffisantes pour accompagner le secteur dans la transition écologique. Ils appellent ainsi à davantage d'investissements et à une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux dans les politiques publiques liées à la pêche.
Quelles perspectives pour l'avenir ?
Face à ce constat alarmant, il apparaît essentiel pour la France de redoubler d'efforts pour intensifier la lutte contre la surpêche et favoriser l'émergence d'une pêche durable et responsable. Pour cela, plusieurs pistes peuvent être envisagées :
- Renforcer la régulation des pratiques de pêche, notamment en contrôlant strictement les débarquements et en sanctionnant les infractions de manière efficace.
- Soutenir financièrement et techniquement les professionnels de la filière engagés dans une démarche de durabilité.
- Développer la recherche et l'innovation dans le domaine de la pêche durable, afin de proposer des solutions adaptées aux enjeux environnementaux et économiques.
- Éduquer et sensibiliser le grand public sur les enjeux liés à la consommation de poissons issus de la pêche durable.
Pour préserver l'environnement marin et assurer la pérennité du secteur de la pêche, la transition vers un mode de production et de consommation plus respectueux des ressources halieutiques est donc une nécessité à laquelle la France ne peut plus se soustraire.
